Le Castrum
Dépendants de la Maison de Carcassonne puis de celle de Foix, les « milites » (chevaliers) de Dun sont plusieurs à se partager la seigneurie. Elle est gérée, entre autres, par les familles portant le nom de Dun, Arvigna et Pujol. La famille de Dun est alors une famille importante du territoire puisqu’elle possède également une partie du castrum de Laroque d’Olmes, de celui de Roquefort-les-Cascades, ainsi que plusieurs biens en Barguillère (Pays de Foix) et en Razès (Aude). L’habitat se situe alors vraisemblablement de l’autre côté de la route, au pied du château, construit entre 1002 et 1034. Ces seigneurs sont acquis à la cause du catharisme et bienveillants envers leurs adeptes. Dans sa déposition devant l’Inquisition en 1244, Arnaut-Roger de Mirepoix, coseigneur de Mirepoix, nous indique : « […] j’ai vu Guilhabert de Castres, évêque des hérétiques, et le parfait Raimond Mercier tenir publiquement leur maison à Dun près Mirepoix et ces parfaits y prêchèrent plusieurs fois ». Les archives nous apprennent également qu’en 1206, Philippa de Moncade, épouse du comte de Foix, installe, sur la place du village, une maison de parfaites où son mari vient la voir et partager ses repas.
Ces maisons de parfaites offrent aux femmes la possibilité d’entrer en religion et de faire leur salut. Placées sous l’autorité d’une supérieure qui est chargée de leur instruction, elles mènent une vie communautaire jusqu’à l’ordination, effectuée par le diacre. Elles travaillent de leurs mains en récitant les prières rituelles. Quelques-unes sont également vouées à l’accueil des malades et des nécessiteux. Toutefois, certaines de ces jeunes filles quittent ensuite la maison et les ordres pour se marier, sachant que cette religion leur permettait d’y revenir plus tard. Contrairement aux monastères chrétiens de cette époque, clos et isolés, ces maisons fonctionnent comme des lieux ouverts dans les villes et villages. Elles y jouent un rôle économique, social et culturel.